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un 1er mai plus revendicatif que jamais
Au 14ème jour de l’apaisement décrété par le monarque présidentiel,
dont les oreilles ne supportent pas le tintement des casseroles,
2 millions de personnes lui ont répondu.
NON la retraite à 64 ans ne passe toujours pas.
Et 70 % de la population selon un dernier sondage estime que la mobilisation doit continuer.
Le gouvernement espérait un baroud d’honneur, ce 1er mai raconte une toute autre histoire. Pour le treizième rendez-vous de mobilisation contre la réforme des retraites, à l’occasion de la journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs, 782 000 personnes ont défilé dans tout le pays selon les autorités.
Historique, inédit ou surprenant, ce 1er mai 2023 restera dans les annales par le nombre de personnes qu’il a rassemblées. Avec 782 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur (2.3 millions selon la CGT) dans quelque 300 communes, il se place au second rang des 1ers mai les plus massifs de ces 30 dernières années. Derrière le 1er mai 2002, dans l’entre deux tours d’une présidentielle qui avait vu arriver un Le Pen au second tour pour la première fois. Mais bien au-dessus du dernier 1er mai unitaire de 2009, qui avait réuni 465 000 manifestants, juste après la crise financière mondiale.
Quels que soient les chiffres que l’on retient, ce 1er mai 2023 vient contredire la règle qui veut qu’une fois votée, puis promulguée, une loi ne suscite plus de contestation dans la rue.
Plus de 3 mois après avoir été engagé, bénéficiant toujours du soutien ultra-majoritaire de la population, le processus de lutte contre la réforme Macron des retraites se poursuit. L’unité syndicale inédite depuis 2009 pour un 1er mai démontre la profondeur du mouvement, sa popularité, la détermination collective à ne pas tourner la page.
L’importante délégation internationale présente à Paris - avec notamment la présence d’Esther Lynch (secrétaire générale de la Confédération Européenne des Syndicats) et Luc Triangle (secrétaire général de la Confédération SyndicaIe Internationale) témoignent elles aussi de la force et de la portée de la mobilisation.
Les médias ont beau relativiser ou minimiser, à Paris, dans les grandes villes de province et dans des proportions inconnues jusqu’alors dans les petites communes, la réponse a été la même : "On ne peut pas se faire voler 2 ans de vie, on ne peut pas passer à autre chose" .
Au Havre, 20 000 manifestant.e.s ont défilé contre la réforme des retraites et pour dénoncer l’imposture sociale du Rassemblement national qui, avec sa fête de la nation, s’inscrit dans la filiation de Pétain en 1941 instaurant, avec l’appui du régime nazi, le 1er mai comme « fête du travail », dévoiement total du sens profond de cette journée internationale de luttes.
Le 1er mai n’est pas une fête, mais une journée de lutte pour la réduction du temps de travail. Journée de 8 heures, les martyrs de Chicago du 1er mai 1886 ( 1er mai 1886, massacre à Chicago, Là bas si j’y suis France inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bas-si-j-y-suis/1er-mai-1886-massacre-a-chicago-3743446 , fusillade de Fourmies du 1er mai 1891 : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-oubliettes-du-temps/1-mai-1891-fusillade-de-fourmies-8142350 ).... l’histoire du 1er mai est celle d’une lutte, au prix du sang, pour le droit des travailleuses et des travailleurs.
Le RN quant à lui a choisi son camp depuis longtemps, il ne défend pas les intérêts des travailleurs, mais ceux du capital : vote contre la hausse du SMIC, contre le gel des loyers, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, et en même temps contre le rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF).
Animée par une volonté intacte de poursuivre la lutte , la CGT continuera d’œuvrer au retrait de la réforme dans le cadre d’une construction unitaire de la mobilisation.
Deux échéances importantes : le 3 mai avec la décision du Conseil constitutionnel sur le deuxième projet de Référendum d’initiative partagée ; le 8 juin avec l’examen de la proposition de loi d’abrogation du texte retraites déposée par le groupe LIOT.
L’intersyndicale se réunira aujourd’hui pour décider des suites de la mobilisation.
LA MOBILISATION DANS LE CHER
9.000 manifestants à Bourges, 2.300 à Vierzon, 500 à Saint-Amand-Montrond, 200 à Saint-Florent-sur-Cher et 90 à La Guerche-sur-l’Aubois. Soit un total de 12.090 personnes dans le département.
Article publié le 3 mai 2023.