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Communiqué de l’Union Départementale : Quand l’abject se conjugue avec cynisme et déconsidération

Cette phrase n’est surement pas assez forte pour dénoncer et nous insurger contre les propositions et les propos des députés LREM du Cher. En effet, d’autres mots seraient plus appropriés mais notre savoir vivre et notre éducation nous l’empêchent, pour l’instant, contrairement à eux.

"Faire des dons de congés payés". Voilà l’idée sociale et sociétale que nos charmants mais inutiles députés du Cher soutiennent au bénéfice de "ceux qui luttent directement contre le coronavirus". Ils nous parlent de "frustration" de certains Français "qui ne peuvent pas ou ne savent pas aider davantage" et "qu’on" [les députés] "puisse permettre aux salariés qui le désirent et qui le peuvent, dans le public comme dans le privé, de faire don d’une partie de leurs congés payés". Si ce n’était pas si grave, nous pourrions en rire.

Concrètement à vous, autour de moi, de nous, durant toute cette période de confinement et de tension dans les hôpitaux les EHPAD et les services à domicile, jamais la CGT n’a entendu quoi que ce soit à ce sujet. Par contre, entre voisins, amis, collègues, familles, les conversations récurrentes sont toujours plus imprégnées de réel. Manque de moyens à l’hôpital, la pénurie de masques, les personnels et
patients infectés, le chômage partiel, le retour au boulot, la réouverture des écoles, etc…, la vraie vie quoi et pas celle des frustrés. Une vraie question se pose : la frustration de qui, pourquoi, et dans quel but politique ?

"Les soignants ont beaucoup donné, surtout dans certains services, et sont fatigués" constate un député "donc les vacances seront, bien sûr, les bienvenues", et Loïc Kervran (qui est-ce ?) "espère offrir un peu de répit" aux soignants. Ça, c’est du mépris que d’offrir du répit et des vacances, donc nos droits les plus élémentaires, par ceux qui veulent et votent la régression sociale en permanence. Le repos et les
vacances ne s’offrent pas ! Dans le monde du travail comme nous le connaissons, ils se gagnent par notre force de travail, la résistance et la conquête des travailleurs, ne vous en déplaisent. Les soignants, pour vous le rappeler messieurs les décideurs hors-sol, ont donné sans compter au péril de leur vie faute de moyens que vous n’avez jamais voulu leur accorder. Vous n’étiez pas légitimes et dignes de votre mandat, vous l’êtes encore moins maintenant, pire, vous êtes discrédités et disqualifiés.

Monsieur Kervran (???) va plus loin encore sans manquer, encore une fois et peut-être une fois de trop, de déconsidération. "Ils ne manquent pas de congés" avec le nombre exponentiel d’heures supplémentaires. Leurs propositions [les députés signataires] de valoriser les dons de congés sous forme de chèques-vacances pour leur offrir (encore) "des vacances un peu mieux que ce qu’ils auraient eues sans ça" s’explique-t-il. Quel mépris ! Pour qui se prend ce personnage pour considérer les vacances des uns et des autres comme étant mieux ou pas ? Un chèque-vacances donné sur le dos d’un autre travailleur serait-il nécessaire pour avoir des congés de meilleure qualité ? Faut-il attendre les états d’âme et la réaction d’un député pour que les congés payés et les vacances soient profitables pour tout le monde ? N’est-il pas responsable des conditions salariales des fonctionnaires en maintenant le gel du point d’indice et des progressions de carrière ? La pseudo solidarité serait couverte de vertu pour faire
accepter l’inacceptable. Les fonctionnaires et les salariés du privé auraient-ils trop de congés pour pouvoir en donner ? Je ne pense pas, bien au contraire.

Une partie des congés est déjà soumise au bon vouloir du patronat privé comme public depuis "l’État d’urgence" sanitaire pour des raisons purement économiques et de dérèglementation des règles et des fonctionnements au travail. Encore une fois, les élus LREM de ce département ont brillé dans leur comportement irresponsable et contre l’intérêt général. Les possédants ont bien compris qu’ils pouvaient compter sur le dévouement sans failles de ces fantoches pour accélérer leurs profits. La preuve et là avec déconfinement sans réelle condition et réelle considération médicale contradictoire et sérieuse. La communication nationale désastreuse depuis deux mois et vos fiches à apprendre par coeur avant de vous exprimer ne fait que vous laissez là où vous êtes à savoir, perché et loin des besoins, du peuple et de ses revendications. Ce n’est pas une vue de l’esprit mais bien la réalité de milliers de personnes.

Et que dire du comportement d’autres organisations syndicales aux bottes du patronat qui vous dictent vos décisions, et du gouvernement. Quasiment partout les réformistes, que vous soutenez par la pertinence de leur "dialogue social" qui n’est ni plus ni moins que la collaboration de classe contre les travailleurs et leurs droits, vont contre l’intérêt des salariés. Pour les autres, négocier les miettes plutôt que la baguette vous rassure dans vos positions de casse sociale. Pour vous et réformistes patentés, leurs profits valent mieux que nos vies.

Pour finir, la politique, l’économie, le système sanitaire et social, la vie du pays ne passera plus par vous, vos acolytes ou encore vos prédécesseurs. Ce système délégataire et révolu et vos apparitions soudaines et malvenues en sont la preuve. Laissé faire celles et ceux qui connaissent leurs besoins et la vie réelles.

Le Secrétaire Général
Sébastien MARTINEAU

Article publié le 15 mai 2020.


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