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Journal d’informations et de revendications

Les ministres européens des Finances ont récemment adopté des textes réformant le Pacte de stabilité et de croissance, destinés à « renforcer les disciplines budgétaires au sein de l’Union européenne. »

Cette "réforme" impose aux états européens de ne pas dépasser un déficit budgétaire de 3 % de leur PIB et une dette publique de 60 % du PIB et implique la surveillance des dépenses publiques. Une amende pourra être infligée aux ??tats jugés « en situation de déséquilibre excessif ». Il s’agit dans les faits de contraindre les gouvernements européens à réduire l’ensemble des dépenses publiques et sociales.
Le gouvernement français a aussitôt annoncé une modification de la Constitution par ce qu’il appelle « une règle d’or » budgétaire visant à intégrer l’équilibre du budget.

La déclinaison prévisible ne s’est pas fait attendre ; les annonces récentes désignent toujours les mêmes boucs émissaires.
Responsables des déficits, vous l’aurez deviné, les fonctionnaires qui devraient voir leur salaire bloqué et leur nombre diminué au moins jusqu’en 2013 (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite).
Responsables aussi les chômeurs pour lesquels il faudrait accentuer les contrôles, les forcer à accepter n’importe quel travail.
Et dans le même temps, on entend que les entreprises du CAC 40 ont réalisé 82, 5 milliards d’euros de bénéfices en 2010. Ecoeurant, non ?

La réforme constitutionnelle sera débattue à partir du 3mai par les députés ; quelles seraient les conséquences sur les services publics, l’école, les retraites, la Sécurité sociale, l’assurance chômage ?
Chaque année, les dépenses de l’Etat et de la Sécurité sociale (santé, retraites, famille) ne devront pas dépasser un maximum qui sera fixé par des lois-cadres couvrant plusieurs années. Pas un domaine de la vie sociale ne devra échapper à cet impératif, y compris le budget des collectivités locales, les dépenses des régimes de protection sociale collective. Cela impliquera par exemple des coupes dans le budget des hôpitaux ou de la sécurité sociale car il s’agira d’ici 2013 de dégager 90 milliards d’euros.

Accepter cette logique, c’est accepter de renoncer à nos revendications. Toute action de défense des hôpitaux, de l’école, toute revendication salariale en faveur des fonctionnaires, etc…, deviendraient ainsi anticonstitutionnelle !

Un tel projet est inacceptable tant sur le plan économique que démocratique.

Gillette TESSIER

Article publié le 4 mai 2011.


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